Serait-ce mon pectiné ou bien le long adducteur que je sens élancer le long de la cuisse à chacun de mes mouvements de glisse?
(Non, la connaissance de ces muscles adducteurs ne sont pas une gracieuseté de mon bac multi.)
Samedi, après ma sortie, je vous aurais écrit un plaidoyer pour vous inciter à vous équiper de skis de fond. J’aurais tenté une approche auprès de Sports Experts afin de solliciter un code promo STEFTRIPPESURLESKIDEFOND15 et qui sait, orienter ma future carrière vers le plein air.
Le grand air, la neige fraîchement tombée, le cardio qui travaille.
Le paradis quoi?
Ça méritait même une petite publication sur le réseau social appartenant à Zuckerdouch aka le dude à la chaîne en or trop grande et qui juge maintenant que la vérification des faits sur ses plateformes est à abandonner.
(Vais-je quitter Meta en 2025? Fort probablement. Quand je me serai sevré de Marketplace, mais je disgresse. Continuons sur le ski de fond pendant que la Terre implose.)
La célèbre expression provenant de la Rome antique Du pain et des jeux devient Du pain (sans gluten) et des skis.
Hier, c’est plutôt l’inverse qui s’est produit. La magie sportive était disparue. J’avais hâte que la cabane sur le panneau Accueil se matérialise devant mes yeux et que je puisse enlever de mes pieds ce cadeau de Noël grandement désiré (Salutations au paternel!). J’ai même résisté à l’envie de me déchausser à mi-trajet et de faire le restant du trajet skis sous les bras.
Suis-je rendu au 41e kilomètre?
MÊME PAS!
Ma montre m’indiqua un maigre 2,68 kilomètres.
Mais, mon bon ami l’orgueil m’a tenu compagnie tout le long de la ride.
(Et, j’ai compris d’où provenait ce trait de caractère de mon fils. Cette impatience, cette mèche courte devant l’effort soutenu, quand ça ne marche pas comme on veut. Certes, je ne lance pas d’efface au bout de mes bras devant une erreur de division, mais ce n’est pas l’envie qui manque parfois de garrocher cellulaire ou ordinateur (ou skis) au bout de mes bras.)
J’ai le pectiné en feu (ou le long adducteur, ce n’est pas clair encore, j’essaie de déchiffrer sur les illustrations dédiées aux physios).
Pectiné. Ça sonne moelleux, chaud et goûteux.
Prendriez-vous une amandine accompagnée de pectiné ma chère dame?
En ce moment, je prendrais seulement de l’antiphlogistine, merci.
Très important de ne pas confondre périnée et pectiné lors d’une application topique!
Bien que je n’avais aucune idée de l’appellation précise du muscle sursollicité sous mes aines avant l’écriture de ce billet, je me souvenais du terme Adducteur. Je l’avais bien retenu au CÉGEP en le différenciant des Abducteurs.
ADDucteur. 2 D à l’intérieur du mot. Comme Dedans.
Dedans les cuisses.
Merci bonsoir, ce groupe musculaire était désormais mémorisé pour le reste de ma vie.
D’ailleurs, c’est durant cette même session que je fus initiée au ski de fond.
Hiver 2008. CÉGEP de Drummondville. L’enseignant consistait plutôt en un pré-retraité en déficit de chaleur humaine, mais en surplus de veines musculaires.
Passionné de sport et de vêtements techniques Dry Fit, cet homme aux cheveux grisonnants et à l’aplomb d’un militaire ne se laissait pas émouvoir facilement par des étudiants débutants. En fait, il ne se laissait pas émouvoir point. Pas même par des étudiants peu habiles sur des skis de fond auxquels la Fée Coordination avait décidé de passer droit devant le berceau.
L’activité de fin de session consistait en une escapade de 3 jours au mont Mégantic. Soit un endroit à la topologie complètement différente de ce que le Centre-du-Québec a à nous offrir.
La préparation menant à cette activité avait consisté à faire le tour du bâtiment du CÉGEP en ski.
Rambo jugeait que nous étions prêt en mars. Que le moment était venu d’emmener une vingtaine de jeunes adultes en soif de liberté, de fartage et de montée en démarche de pingouin à l’un des 10 plus hauts sommets du Québec.
C’est plus que le pectiné qui a été sollicité lors de cette sortie scolaire, c’est mon orgueil tout entier. Je m’étais retrouvé sur une piste digne d’un diamant accompagnée de quelques amis et la neige était assez granuleuse. Bref, un super bel endroit pour se planter SOLIDE lors de la descente. Assez pour ramasser un de ses skis et le lancer à bout de bras en maudissant le prof tout vêtu de Dry Fit ainsi que SON SPORT DE MARDE.
Je suis pas mal certaine que mon cri a fait écho partout dans la montagne vu la hargne qui m’habitait à ce moment-là.
PU JAMAIS j’allais fixer mes pieds après 2 boutes de bois trop grands!
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19 ans plus tard, je fais maintenant partie d’un groupe Facebook dédié au ski de fond en Estrie et je surveille de manière compulsive les précipitations de neige à venir.
J’écris un billet à ce sujet et je me reconnais drôlement lorsque mon fils perd patience.
D’ailleurs, la prochaine étape dans cet espace de vie de mi-trentenaire à la recherche de nouvelles passions est d’y initier mon fils.
Mais, après notre courte randonnée d’UN KILOMÈTRE ET DEMI du weekend dernier lui ayant semblé aussi longue que le trajet de Frodon pour se rendre au Mordor, j’ai des doutes sur son échelle à fun lorsque sera venu le temps de lui faire enfiler ski nordiques et bâtons.
Qui sait, il va peut-être trouver sa vocation en devenant prof d’éducation physique plein air au CÉGEP dans quelques dizaines d’années?
Alors, en guise de conclusion, je vous dis cher.es abonné.e.s : Au plaisir de se croiser dans une piste de ski de fond et si c’est le cas, on se jasera de pectiné!
P.S: Si jamais je réussis à dénicher un code promo chez Sports Experts, je vous l’envoie, promis!