Bon début de semaine à tout le monde excepté à ceuzes qui sont derrière cette publicité de marde surprenante ne cessant de s’immiscer dans mon fil d’actualité:
Ah, et tant qu’à y être, à celle-ci aussi
La seule chose acceptable à être nommé Mommy’s Makeover serait un titre de film pour continuer la saga cinématographique La Momie avec Brendan Fraser en tête d’affiche.
Et pourtant, rien dans mon algorithme de recherche peut pointer à ceci.
A-RIEN.
Mes dernières prospections sur les internets sont plutôt de l’ordre de: vélo de route à vendre, conseils pour la perte de cheveux, de la durée exacte de cuisson pour des oeufs à la coque, des symptômes de progestérone basse, de la dangerosité ou pas d’un nodule détecté au sein, de système de filtration d’eau à la maison (après lecture de ceci ) et plein d’autres sujets palpitants pour nourrir mon hypocondrie et mon ennui.
Mais aucune recherche incluant une chirurgie esthétique.
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Si j’étais une personne disciplinée, une infolettre aurait été écrite d’avance, programmée pour être parachutée dans vos boîtes de réception hier matin avant les aurores.
Mais je ne suis pas cette personne comme le témoigne ma fréquence de publications. Une fréquence plutôt à l’image de mon cycle menstruel: irrégulier.
Une infolettre pour parler de cette journée annuelle de la reconnaissance maternelle.
Mais bon si je peux me faire envahir d’infolettres commerciales bien des journées avant la journée consacrée à la Fête des Mères avec des titres poches du genre Parce qu’elles le méritent… permettez-moi alors d’être en retard dans le party.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet: Pourquoi les trois petits points dans le titre de l’infolettre?
Elles le méritent ou pas de se faire offrir une paire de sandales à 250 $? Une entrée au spa? Un ensemble de tites crèmes et de sérums à la vitamine C pour arborer un air lumineux?
Dites-lui je t’aime avec un Mommy Makeover…
(Joke, j’ai pas vu ça passer et c’est TANT MIEUX!)
Je ne suis pas devin, mais je crois que ce que la plupart des mamans veulent c’est un esti de break.
De la fatigue éternelle. De ce qu’on va manger pour souper. Des places en garderie inexistantes. De l’énième virus qui s’est invité. De penser au camp de jour. De la paire de bottes de pluie trouées à remplacer. Du dernier courriel provenant de l’école t’avertissant du comeback d’une maladie moyenâgeuse. De ta banque de journées de congé annuelle flottantes déjà épuisées au mois de mai. Des collations pas assez santé. Du temps d’écran. De se sentir partout et nul part à la fois. De ne pas oublier de renouveler les livres à la bibliothèque municipale. Du montant à prélever de son compte pour optimiser le REEE. De nourrir curiosité insatiable et s’assurer d’en faire de bons citoyens de demain. De nos forêts et de nos ressources qui partent en fumée. Du traitement d’orthodontie à venir. De tous les onglets ouverts et qui se referment jamais.
Parfois, je me mets à fantasmer à ce que tout le volume d’agent de comblement fabriqué pour être injecté dans nos corps soit redirigé pour patcher ce qui nous manque cruellement: Un filet social, une communauté, une vie pleine de sens.
On aurait probablement quelque chose en plus pis ce serait pas Maybelline.
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Ça fait presque dix ans que j’ai découvert le monde de la maternité. Lorsque j’ai aperçu les deux lignes rose pâlotte en 2015, j’ai paniqué.
Paniquer à l’idée qu’un être humain dépende de moi. Après la crise de panique (parce que oui, j’ai fait une crise de panique avec mon p’tit bâton dans les mains), j’ai douté de mes compétences maternelles, de ma capacité à prioriser un autre être humain ou juste à le maintenir en vie étant donné qu’à l’époque j’échouais avec mon dino tamagotchi.
Et si je changeais d’idée en sortant de l’hôpital?
Que je sois un peu moi-aussi La femme qui fuit?
Est-ce que je vais l’aimer assez?
Si je pouvais parler à la Stef en train d’hyperventiler dans la salle de bains, je lui flatterais les cheveux en tentant de la rassurer pour lui dire qu’elle ne manquera jamais d’amour pour son fils, mais qu’au contraire, elle allait découvrir que ça se pouvait d’avoir le coeur qui prend de l’expansion à force d’aimer davantage au fil du temps qui passe. Que toutes ses appréhensions disparaîtraient rapidement et qu’elle découvrirait qu’elle pourrait déplacer mer et monde.
Qu’elle serait une vraie lionne.
Quitte à se faire haïr d’un ministre de la Famille après la fermeture de sa garderie.

Et à être invitée à la matinale de Paul Arcand pour une histoire d’air climatisé offerte à l’enseignante de maternelle retiré suite à une plainte (et beaucoup de bureaucratie). J’avais failli décliner l’entrevue en mentionnant à la recherchiste que je ne voulais pas que mon fils se ramasse avec les Crayola tout desséchés en représaille à sa mère zélée.
C’est comme ça que les dossiers bougent! - avait-elle ajouté pour tenter de me convaincre de ne pas choker l’entrevue.
(Finalement, ça avait rien changé, au contraire tous les autres unités d’air climatisés avaient dû être retirés des classes.)
Challengeant, ingrat, épuisant sont des qualificatifs qui reviendront dans les prochaines années pour décrire la maternité tout comme le seront gratifiant, riche et grandiose.
Si j’aimais les trois points de suspension, j’en ajouterais à la fin de ce texte parce que je pourrais continuer longtemps à détailler la maternité. Etc, Etc.
Mais je hais les trois petits points. Tu veux me rendre inconfortable/anxieuse? Ajoute des … à ton message. Simple de même.
Et si tu en ajoutes trop, ça pourrait sonner le glas de notre amitié. Sec de même.
Avant de retourner dans nos cases de calendrier très remplies et de rembarquer dans le TGV du quotidien, prenons plus qu’une journée pour se donner une tape dans le dos au lieu de se taper sur la tête.
De réaliser qu’on fait plus que déplacer mer et monde, mais qu’on l’incarne.
D’être Mère et Monde pour nos enfants.
(P.-S: On mérite pas mal plus qu’un fucking Mummy’s Makeover).
Oh la la quand je me remémore la saga de la garderie ET celle de l’air climatisée je ressens encore de la frustration… ;)
Le positif la-dedans, c’est que malgré celles-ci, ce fût le début d’une belle amitié autour d’une Sangria beachday NOT everyday au parc des Lions à ‘’magasiner ‘’ un air climatisé pour la classe de nos cocos tel les parents indignés et outrés que nous sommes que ce soit l’enseignante qui devaient en fournir une si elle en voulait une pour sa classe. Et que dire du walk of shame de Marc avec son air climatisé au milieu de toutes les enseignantes qui ont du retirer la leur ‘’par notre faute’’.